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Juin 2020

Les experts comptables et les conseillers d’entreprises : les atouts indispensables des chefs d’entreprises pendant la crise sanitaire

Le réseau Cerfrance est l’acteur référent du CONSEIL et de l’EXPERTISE COMPTABLE en France. Depuis 60 ans, 13 000 collaborateurs accompagnent la réussite de 320 000 créateurs et chefs d’entreprise.  A travers 700 agences sur tout le territoire, les collaborateurs Cerfrance ont été en première ligne lors de la crise économique et sociale qui a directement suivi la crise sanitaire dès le 17 mars dernier.

Aujourd’hui, Ludovic Raoult, Directeur Général de Cerfrance Midi Méditerranée, fait un point d’étape sur la situation des entreprises de Méditerranée.

Quels ont été les principaux impacts de la crise sanitaire covid-19 pour la profession d’expertise comptable et de conseil d’entreprise ?

Comme pour l’ensemble de la profession, notre premier défi, a été de continuer à réaliser notre travail quotidien pour nos clients tout en préservant la santé de nos collaborateurs et en maintenant nos échéances réglementaires et adhérents (bulletins de paye, déclaration de TVA…).

En parallèle, nous avons contacté l’ensemble de nos adhérents dès la 1ère semaine de confinement afin de les assurer de notre présence à leurs côtés et de notre continuité de service. Nous avons mis en place de nouvelles manières de travailler en privilégiant le télé-travail et la dématérialisation tout en proposant des ouvertures ponctuelles et très encadrées de nos agences.

Toutes nos équipes se sont très fortement adaptées et mobilisées sans compter leurs heures afin de pourvoir répondre à toute heure de la journée aux demandes de renseignements sur les aides qu’elles pourraient percevoir pendant la durée de la crise du COVID-19, sur les reports de règlement des charges sociales, de charges de loyer…. Nous avons passé beaucoup de temps au téléphone ou en visio conférence avec les chefs d’entreprise, pour les aider à déclarer leurs demandes d’activité partielle, pour les accompagner dans les montages d’aides notamment le fonds de solidarité et les demandes de prêts garantis par l’Etat.

Plus de 1000 heures de prestations et d’accompagnements sur des mesures de protection ou de sauvegarde ont été offertes à nos adhérents pour divers besoins et notamment sur l’activité partielle. La mise en place de ce dispositif exceptionnel d’activité partielle a absorbé une large partie de notre temps de travail sur un délai très court. Notre calendrier de production a été bouleversé durant cette période où nous sommes habituellement en pleine clôture des bilans d’entreprises (le dépôt des liasses fiscales a été repoussé au 30 juin).

Par ailleurs, cette crise sanitaire nous oblige à surveiller en permanence les évolutions réglementaires imprévisibles et les décisions qui en découlent. Nous devons rester attentifs aux mesures qui pourraient affecter les orientations, les choix et les déclarations de nos adhérents. C’est une attention de chaque instant.

Au-delà de nos adhérents, nous avons mis en place un site internet dédié à l’information et aux dispositifs de soutien auxquels les chefs d’entreprise peuvent prétendre. Il est mis à jour quotidiennement par nos équipes. Nous avons réalisé des tutoriels et des conférences en ligne à destination des employeurs de main d’œuvre, ainsi que de nombreux autres supports sur la gestion de crise pour accompagner l’ensemble des chefs d’entreprise.

Quels sont les principaux impacts court et moyen terme de la crise sanitaire covid-19 pour les chefs d’entreprises TPE/PME et indépendants ?

Depuis mi mars, nous vivons une période d’urgence et sans grande visibilité. Ou alors très peu.

Certains politiques l’ont très bien compris, comme la députée Cendra Motin (LREM) qui a déclaré le 17 avril dernier lors de l’examen en séance du second projet de loi de finances rectificative pour 2020, que "Les experts-comptables (…) font un boulot formidable en ce moment", ce sont "les médecins généralistes des entreprises". L’économiste Nicolas Bouzou a également reconnu que nous faisions " un super job (…), ils sont très présents auprès des entreprises". (podcast du 15 avril).

L’urgence aujourd’hui est de réfléchir avec nos adhérents sur la manière dont leur activité et leur trésorerie vont évoluer dans les prochaines semaines, les prochains mois. Nous devons les aider à trouver des modèles économiques alternatifs et des nouvelles manières d’exercer leur activité en respectant les règles de sécurité sanitaire.

Les petites entreprises, TPE/PME et indépendants ont été les plus durement touchés, que ce soit par les interdictions d’ouverture ou par une baisse drastique de leur activité. Nombre d’entre elles ont établies des déclarations de cessation des paiements.

Notre activité reste intense malgré le déconfinement engagé. Nos adhérents ont d’autant plus besoin de conseils en continu maintenant, que ce soit pour continuer (ou cesser) leurs activités que pour interpréter les nouveautés réglementaires.

De nombreuses questions se posent sur nos activités de conseils. Nos adhérents et nous, réfléchissons à l’adaptation nécessaire de nos activités ! Quelles nouvelles règles émergeront de ce que nombreux appellent « le monde de demain » ? Généralisation du télétravail, « vivre et travailler » avec le virus, économie locale, l’environnement, … La réussite de nos clients à se relever de cette crise sera aussi notre réussite. Sans eux, nous n’existons pas.

Nous adaptons donc nos offres de services pour répondre aux nouveaux besoins de nos adhérents et leur faire bénéficier de l’ensemble des dispositifs actuels et futurs:

- Maintien des engagements réglementaires, procédures de sauvegarde,
- Accompagnement à la gestion de trésorerie (réalisation des dossiers d’aide, études de gestion)
- Accompagnement à la reprise d’activité (organisation du personnel, document unique d’évaluation des risques professionnels, situation intermédiaire, prévisionnels),
- Repositionnement de la stratégie à long terme (repositionnement de marché, développement).

A plus long terme, quel regard portez-vous sur la suite ?

Nous commençons lentement à sortir d’une crise sanitaire qui passe le relais à une crise sociale et économique visiblement bien plus dramatique que celle de 2008 selon certains économistes.

C’est maintenant qu’il faut commencer à préparer l'après-crise ! Les entreprises doivent réfléchir sur la façon de rebondir et sur les enseignements à tirer de cette crise. Depuis plusieurs semaines, elles ont déjà adapté leurs processus et leur façon de travailler, notamment avec la généralisation du télé-travail, l’usage d’outils de dématérialisation. Certaines entreprises, quant à elles, n’ont jamais autant travaillé ! Quoiqu’il en soit, aucune d’entre elles ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur sa stratégie, ses offres, ses moyens de production, sa réorganisation du travail...

Grâce aux mesures de soutien, d'accompagnement et de garanties, mises en place par l’Etat, l'activité de la majorité des entreprises a plus ou moins pu être maintenue. C’était une promesse du Président de la République, Emmanuel Macron. Mais que va-t-il se passer lorsque ces dispositifs prendront fin ? Dès la fin de l’été ? La durée de la crise reste une grande inconnue.

Il est donc urgent pour les entreprises d’anticiper l’après-crise. Dans tous les cas, notre rôle consiste, au-delà des aspects réglementaires, à accompagner les chefs d'entreprises dans l'amélioration de leurs performances économiques tout en intégrant les axes stratégiques de demain (transition numérique, responsabilité sociétale et développement durable). Et nous serons là pour les accompagner, tout le temps qu’ils nous feront confiance, en tant que partenaire privilégié, en tant que véritable co-pilote.

Ludovic Raoult Directeur Général

La réussite de nos clients à se relever de cette crise sera aussi notre réussite. Sans eux, nous n’existons pas.