Témoignage client-adhérent Cerfrance
Des volailles en liberté et en libre service
Publié le 15.12.2025
Temps de lecture : 2 minutes
"Ce choix répond à des contraintes de main-d'œuvre."
Gérer pour Gagner : Quelles sont les activités de la ferme ?
Gwénaël Kernévez : Nous exploitons 120 ha et abattons 900 à 1 000 poulets par semaine, vendus pour un tiers en direct et pour deux tiers via des intermédiaires : boucheries, magasins bio, GMS, restauration. Nous sommes en bio depuis 2010. Notre fabrique d’aliments permet de produire 90 % de la nourriture des volailles, à partir des cultures de la ferme et de céréales achetées en complément. Nous disposons également de notre propre abattoir et de notre atelier de transformation. Nous vendons des volailles entières fraîches, des découpes, des conserves, ainsi que de l’huile de colza. Ce sous-produit issu de la production des tourteaux pour les animaux est ainsi bien valorisé.
G.P.G. : Quels types de volailles élevez-vous ?
G.K. : Nous élevons des poulets et des pintades toute l’année, ainsi que des chapons et des poulardes pour les fêtes. Les poussins sont reçus à un jour et gardés 110 jours minimum.
G.P.G. : Pourquoi avoir investi en 2023 dans un distributeur automatique ?
G.K. : Ce choix répond à des contraintes de main-d'œuvre. Depuis le départ à la retraite de mon oncle, nous sommes deux associés et sept salariés. Dans les cinq ans qui viennent, il faudra gérer les départs en retraite de mon père et de deux salariés. Nous cherchons, d’ores et déjà, un responsable pour la transformation et le suivi qualité. Trouver du personnel est difficile, d’autant que nous avons besoin de personnes qui acceptent de travailler le week-end, quand le poulet est majoritairement consommé. Nous vendons à la ferme et sur cinq marchés. La commercialisation est très chronophage. Le distributeur demande deux fois moins de main-d'œuvre qu’un marché, pour un chiffre d’affaires équivalent, tout en étant plus souple.
G.P.G. : Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?
G.K. : Le distributeur se gère comme un magasin. Nous l’approvisionnons environ trois fois par semaine pour maintenir un taux de remplissage supérieur à 40 %. Des alertes sont reçues par téléphone. Toutes les données − relevés de températures, heures de passage des clients, stocks… − sont enregistrées et disponibles sur le site du fabricant des casiers : il n’y a pas de flux d’espèces, car tous les paiements se font par carte bancaire.
G.P.G. : Estimez-vous l’investissement rentable ?
G.K. : L’investissement est tout à fait rentable dans la mesure où nous avons bénéficié d’une subvention régionale couvrant environ 30 % du montant investi. Sans ce soutien, le projet aurait juste atteint le seuil de rentabilité. Le distributeur a permis d’attirer une nouvelle clientèle. Sa localisation est fondamentale : la machine est installée sur une départementale très fréquentée, entre la ville de Quimper et la côte sud du Finistère. Les acheteurs s’arrêtent en rentrant du travail ou de la plage. Mais attention, le distributeur ne fait pas tout. Le remplacement des personnes qui vont prendre leur retraite reste un enjeu clé pour assurer la pérennité de l’entreprise.
Les trois conseils de Gwénaël Kernévez pour diversifier son circuit de distribution
- Bien évaluer la rentabilité de l’investissement dans un nouveau dispositif de vente.
- Privilégier un emplacement stratégique.
- Adopter une réflexion globale intégrant les questions de main-d'œuvre, d’investissements, de modes de production…