Les jeunes, consommateurs de demain

- Par Régis Campion, Conseiller économique et stratégique

Les jeunes ont des habitudes de consommation plus écologiques que leurs aînés dans deux domaines principaux : les transports et les achats d'occasion.

Dans ce premier cas, il s'agit de trouver une alternative à la voiture : vélo, covoiturage, trottinette, transport en commun, marche… Passer le permis à 18 ans n'est plus un impératif pour eux. D'autant plus en zone urbaine ou périurbaine quand l'offre de transport alternatif leur paraît suffisant. Cette tendance induit une évolution des modes de consommation au quotidien. Le traditionnel caddie hebdomadaire de leurs parents est remplacé par des trajets plus réguliers et nécessitant une plus grande proximité des commerces, même si cela implique une contraction de l'offre. Cette proximité du commerce s'associe à une recherche de produits locaux comme pour le reste de la population.

Dans ce domaine, il s'agit de trouver une alternative à l'achat du neuf. La motivation des jeunes pour ces achats est à la fois écologique et économique. Cela touche différentes formes d'utilisation : seconde main, emprunt, échange, location... La propriété d'un bien n'est plus essentielle pour eux, qui plus est lorsque son utilité est éphémère. Mais ce n'est pas pour autant que les jeunes ne sont pas consuméristes, bien au contraire. À la faveur de pratiques numériques décomplexées, les jeunes achètent des biens d'occasion, les revendent quelques mois plus tard. Les sites Vinted, Etsy ou Leboncoin ont, en quelques sortes, converti toute une génération au commerce 2.0, sans forcément en faire des consommateurs plus vertueux.

Car, même si les actes d'achat sont différents, leur nombre et leur fréquence sont toujours conséquents. La crise sanitaire a même amplifié ces pratiques. Un autre fait marquant qui caractérise la consommation des jeunes est la notion d'identité. C'est-à-dire la volonté d’exprimer, au travers un acte d'achat, leurs valeurs ou ce qui leur tient à coeur. Cela concerne particulièrement les achats de vêtements ou l'alimentation. Enfin, les jeunes sont particulièrement bien informés, ce qui en fait des consommateurs exigeants. Les réseaux sociaux sont, pour une grande majorité d'entre eux, une source d'information importante et l'e-réputation d'un produit ou d’un service est incontournable. À partir du moment où ils ont toutes les informations nécessaires pour déclencher l’acte d'achat, celui-ci doit être simple et rapide. Si ce n'est pas le cas, ils trouveront une solution ailleurs. Cette notion est valable aussi bien pour l’e-commerce que pour les commerces de proximité.