Trouver son associés grâce aux réseaux sociaux

Comment avez-vous fait connaissance ?

Florian Gibaud : Je me suis installé sur l’exploitation familiale au pied du Mont Mézenc, au sud-est du Massif central, en 2016. Avec la perspective du départ à la retraite de mon père, je cherchais à m’associer pour assurer la pérennité de la ferme. Après avoir testé sans succès les approches classiques (annonces sur des sites ou formations sur la transmission d’exploitation), je me suis interrogé sur les motivations de ceux qui recherchent une exploitation. Sur Facebook, je faisais partie d'un groupe d’agriculteurs intéressés aussi bien par le soin porté aux animaux, que par l’aménagement des bâtiments ou la fiscalité. J’ai donc eu l’idée de poster une annonce intitulée « Ferme de montagne cherche porteur de projet ».

Quel était le contenu de cette annonce et en quoi était-elle attractive ?

F.G. : J’ai décrit mon exploitation avec les différents ateliers de production en la situant géographiquement. Puis, je me suis présenté en expliquant ma conception de l’agriculture, ce qui me passionne, et ce à quoi je suis très attaché. J’ai précisé que j’étais favorable à des modifications sur l’exploitation, à sa visite et à d’éventuelles périodes de travail en commun. Pour rendre le tout plus attractif, j’ai réalisé une vidéo de présentation du site sur un ton sympathique. Cette approche est plus parlante qu’une série de chiffres. Enfin, j’ai valorisé mon annonce sur les réseaux sociaux en la transférant aux personnes en recherche d’exploitation qui semblaient me correspondre.

Hugo, comment avez-vous trouvé cette annonce ?

Hugo Barraille : J’avais moi-même déposé une annonce sur le groupe dont parle Florian, car je recherchais des contacts. J’étais perdu dans la multitude des informations. Je trouvais qu’il était difficile de rentrer en contact avec les demandeurs : il fallait faire des dossiers et tout cela était assez déshumanisé. Étant originaire d’Occitanie, la Haute-Loire n’était pas dans mon secteur de recherche, mais Florian m’a envoyé son annonce en message privé, attisant ma curiosité.

Comment s’est organisée votre rencontre et à quel moment avez-vous décidé de vous associer ?

F.G. : Nous avons échangé pendant 2 à 3 semaines avant de nous rencontrer. Hugo est arrivé sur l’exploitation à l’automne 2022 dans l’éventualité de remplacer mon père. Il a été stagiaire durant 15 mois, puis salarié pendant un an. C’était le temps nécessaire pour apprendre à se connaître. Nous avons finalement décidé de nous associer, ce qui est officiellement le cas depuis le 1^er janvier 2025.

Recommanderiez-vous de recruter avec les réseaux sociaux ?

H.B. : C’est plus personnel et moins anonyme. L’exploitant qui cherche un partenaire met ce qu’il veut, avec ses mots et son ressenti. On découvre ainsi un peu de sa personnalité. Ce n’est pas une trame définie à l’avance qu’il faut remplir avec des chiffres. En plus, c’est plutôt rapide, car le contact s’établit vite.

F.G. : En effet, pas de temps perdu. On voit tout de suite si le feeling est bon et si on a envie d’aller plus loin. Le réseau social permet un premier tri, mais il ne se substitue pas à la rencontre physique pour vraiment apprendre à se connaître. J’ai eu une dizaine de visites, dont deux personnes qui sont venues passer une semaine. Les profils étaient très différents, il ne faut donc pas avoir d’a priori. L’avantage du réseau social est d’être neutre et de casser toutes les barrières existantes.