Changement de cap pour la PAC
Au lendemain de la déclinaison du principal objectif de la Politique Agricole Commune (PAC) de 1962, à savoir le développement d’une agriculture productive, l’intensification des productions végétales et animales s’est enclenchée. Mécanisation, facilité d’exploitation des parcelles, recours aux engrais de synthèse, aux produits phytosanitaires et aux antibiotiques, augmentation de la taille des exploitations et des troupeaux, sont autant de facteurs qui ont conduit à un mode de production éloigné des préoccupations environnementales et sociétales.
Changement de contexte en 1992
Le passage de l’aide à la production à l’aide au revenu sous conditions a freiné considérablement la course aux rendements et conduit les agriculteurs à se préoccuper davantage de leur milieu environnant et des conditions d’élevage. Le revenu n'étant plus uniquement dépendant des rendements, mais plutôt de la valorisation des produits, de la bonne gestion des intrants et de l'ensemble des moyens de production.
L’agronomie remise au centre de l’exploitation
Dans le passé, le recours aux engrais de synthèse et aux produits phytosanitaires a permis d'importants progrès, tout en faisant bénéficier l’exploitant d’une certaine facilité de conduite de l’exploitation et d’une sécurisation du résultat. Aujourd’hui, c’est l’agronomie au sens large, c'est-à-dire la dynamique des sols et de leur biomasse, les rotations, la lutte contre les adventices et les bioagresseurs… qui modèleront les exploitations de polyculture et d’élevage. Les infrastructures agro-écologiques telles que les haies, les fossés, les arbres, sont conservées ou réhabilitées pour favoriser la biodiversité et les auxiliaires de culture. La nécessité d’entretenir ces infrastructures écologiques peut être l’occasion pour des exploitants de saisir des opportunités de diversification ou de complément d’activités.
Une autre source de revenu
Plus que le volume, la qualité et la différenciation amènent désormais fréquemment une valeur ajoutée au produit, d’autant plus que l’accès à des aides PAC est possible via la reconnaissance de certains labels de qualité. À travers les incitations à la diversification des assolements, la PAC oriente également les exploitants vers d’autres productions accompagnant les objectifs environnementaux et répondant aux nouvelles habitudes alimentaires. Des opportunités s’ouvrent avec l’apparition de nouvelles filières, même s’il reste un long chemin à parcourir pour les structurer
Les stratégies d’adaptation toujours d’actualité
Entre situation pédoclimatique et environnement macroéconomique de l’exploitation, la PAC actuelle et celle de demain obligent dorénavant les exploitants à réfléchir à une stratégie d’avenir pour pérenniser leur entreprise avec un objectif clé : favoriser des revenus agricoles viables et la résilience du secteur agricole dans l’ensemble de l’UE afin d’améliorer la sécurité alimentaire et la diversité agricole sur le long terme et d’assurer la viabilité économique de la production agricole