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Comment s’adapter au changement climatique?

Le changement climatique est amplifié pour les exploitations avec des cultures pérennes, car il y a moins de capacité à s’adapter rapidement (du fait du cycle de production long de ces cultures) et ce sont souvent des structures très spécialisées. Il n’existe pas une solution uniforme pour s’adapter à ces changements, mais une multitude de solutions complémentaires.
Champs secs en manque d'eau Champs secs en manque d'eau

À court terme, il faudra développer les systèmes d’alerte en faisant des prévisions agro-climatiques. C’est-à-dire traduire les températures gélives en pertes de rendement pour prévenir les agriculteurs de l’arrivée d’un gel et des conséquences potentielles de celui-ci. Les arboriculteurs devront plus systématiquement prévoir des systèmes de lutte contre le gel. Mais ces protections sont souvent coûteuses et peu efficaces en cas de fortes gelées. De plus, les systèmes de protection par aspersion sont très gourmands en eau et viennent utiliser des réserves qui pourraient être utiles pour l’irrigation l’été, en cas de fortes chaleurs.

L'irrigation

Actuellement non-autorisée pour une grande partie des AOP viticoles, l'irrigation pourrait s’avérer nécessaire. Cependant, avec la raréfaction de la ressource en eau, cela pourrait entraîner des conflits avec les autres usages (agricoles et non agricoles). De plus, les vignes sont souvent cultivées sur des zones de coteaux peu propices à l’irrigation. Certains cahiers des charges d’AOP commencent tout de même à évoluer, pour permettre des adaptations. Par exemple, la diminution de la densité de plantation est une piste. En plus de faire baisser le besoin en eau à l’hectare, elle permet aussi de faciliter les vendanges mécaniques et donc de s’adapter au manque de main-d’œuvre.

Plus besoin de chauffer les serres ?

Le coût de l’énergie reste une préoccupation importante des producteurs sous serres. Nombreux sont ceux qui chauffent leurs serres au gaz et les questions géopolitiques de ces dernières années ont entraîné une nette hausse du prix de l’énergie (même si en 2023, le prix du gaz s’est stabilisé). De plus en plus d’agriculteurs s’orientent déjà vers des systèmes de production de chaleur plus renouvelable (bois énergie), mais on peut penser que dans les années à venir, le bio gaz ou l’électricité photovoltaïque se développeront. Quoi qu’il en soit, avec des hivers plus doux, le coût de l’énergie pour les productions sous serres pourrait être moins prépondérant qu’aujourd’hui.

L’agriculture de conservation des sols

Via les couverts végétaux et les autres moyens que l'on connait aujorud'hui, l'agriculture de conservation des sols peut également être un moyen de lutte contre l’assèchement des sols. Pour les serres, là encore, il faudra une gestion la plus optimale possible de l’irrigation (goutte à goutte plus efficace, récupération des pluies des toits, recyclage des eaux d’irrigation…) et des systèmes plus efficients de protection contre les rayonnements (ombrages amovibles sur les serres, panneaux photovoltaïques sur les vignes…). En vue de s’adapter à plus long terme, il va être rapidement nécessaire d’implanter des variétés ou cépages à floraison plus tardive, mais qui résistent également mieux aux périodes de fortes chaleurs et aux sécheresses. Il faudra peut-être aussi envisager une diversification des espèces cultivées en allant chercher des espèces jusque-là cultivées plus au sud: oliviers, pistaches, figues, cépages viticoles du Maghreb…

Des territoires inégalement touchés

Les zones de production autour de la Méditerranée subissent, elles aussi, le réchauffement climatique. L’Espagne et le Maroc, qui approvisionnent actuellement l’Europe pour de nombreuses cultures, pourraient ne plus être en mesure de produire certaines espèces et des opportunités pour nos régions pourraient ainsi émerger: l’huile d’olive par exemple, mais aussi des productions oubliées du fait de la concurrence avec ces pays (poivrons, aubergines…). Cela nécessitera des entrées importantes de capitaux, des investissements gouvernementaux pour que de nouvelles filières se mettent en place et que les consommateurs adoptent de nouvelles habitudes.

On considère habituellement qu’il faut une trentaine d’années pour que de nouvelles filières se mettent en place sur un territoire. Quoi qu’il en soit, conserver une agriculture est fondamental pour éviter une désertification. En effet, la végétation (particulièrement les cultures arboricoles) apporte de l’ombrage sur le sol. Or la désertification commence par l’arrivée des rayons du soleil directement sur le sol nu. Si les agriculteurs arrêtent d’exploiter les terres, c’est le début de la désertification.

Un enjeu en commun : l'eau

Le partage de l’eau risque de devenir une problématique importante au cours des années à venir, sans oublier qu’il n’y a pas d’agriculture sans eau. Les cultures pérennes sont particulièrement vulnérables au manque d’eau en raison de leur cycle de vie long. Si les arbres/vignes meurent, il faut plusieurs années pour reconstituer un verger/vignoble productif.

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