
Comptes courants d’associés : comment ça marche ?


Le rôle du compte courant d’associé
À la création de la société, une partie des apports de l'associé peut être inscrite en compte courant d'associé plutôt qu'en capital social. Par la suite, ce compte peut être alimenté par des sommes dues à l'associé : avances de trésorerie réalisées par l’associé ou attribution de dividendes sur un résultat positif décidée lors de l'assemblée générale ordinaire. Le compte courant devient créditeur lorsque ces sommes ne sont pas prélevées par l'associé. À l'inverse, il devient débiteur si l'associé prélève sur la société plus que ce qui lui est attribué. Ce mécanisme permet à l’associé de soutenir financièrement la société de manière souple, sans augmenter le capital social. Il constitue une créance pour l’associé, remboursable à tout moment selon la trésorerie disponible. Ce levier est particulièrement utile pour faire face à des besoins ponctuels ou financer le développement de l’entreprise.
Les stratégies d’affectation du résultat d’exploitation
Pour une entreprise soumise à l’impôt sur le revenu, dans le cas où le résultat serait négatif, vous pouvez éventuellement affecter le déficit en compte d’associé. Vos comptes d’associés seront alors diminués de la fraction de résultat qui vous revient en fonction de la clé que vous avez choisie et inscrite dans vos statuts. L’autre solution est d’affecter la perte en compte de report à nouveau. Il sera alors négatif et comblé par les bénéfices ultérieurs de votre société. Si au contraire le résultat d’exploitation est positif, vous pouvez le partager en l’inscrivant en comptes d’associés ou le mettre en réserve. Parce que la conjoncture est volatile, il est prudent d’anticiper les années de vaches maigres et de constituer des réserves. L’autre avantage d’une mise en réserve est de pouvoir faire face à un investissement et d’assurer l'autofinancement de l’entreprise.
Un financement souple et rémunérable
Enfin, le compte courant d’associé constitue un véritable levier de flexibilité financière pour la société. Il permet de mobiliser rapidement des fonds sans formalités lourdes, tout en assurant à l’associé une créance sur l’entreprise. Il peut également être rémunéré, sous certaines conditions, par des intérêts déductibles du résultat imposable de la société, à condition que le capital soit entièrement libéré. Ce mécanisme allie donc simplicité de gestion et optimisation financière. Il convient toutefois de formaliser les conditions de fonctionnement du compte courant dans un écrit, précisant notamment les modalités de remboursement ou de rémunération. Cette transparence protège à la fois l’associé et la société, tout en assurant une gestion saine et encadrée des flux financiers internes.
3 points de vigilance
- Éviter les comptes d’associés trop élevés : Le compte courant d'associé est une dette à court terme immédiatement exigible, notamment en cas de décès ou de départ précipité d'un associé. Il est donc préférable que les montants ne soient pas trop élevés, surtout si la société ne dispose pas d’une trésorerie suffisante.
- Attention aux écarts importants entre associés : Il est fréquent que les associés oublient l'origine de ces écarts, notamment s'ils se sont creusés progressivement. Si vous ne les comprenez pas, n'attendez pas qu’ils se creusent davantage pour en vérifier l'origine. Cela peut être source de tension. Ces points sont à discuter avant votre assemblée générale.
- Gare aux comptes courants d'associés débiteurs : En tant que gérant d’une société civile ou d’une SNC, vous devez oeuvrer dans l'intérêt de cette société et donc éviter que les comptes courants d’associés soient débiteurs dans la durée. Lorsque vous êtes en société commerciale, cette situation est appelée « abus de bien social » et est illégale.