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Cap de la première embauche : pourquoi et comment devenir employeur ?

Clément Alvard aime son territoire d’origine et veut contribuer à son développement. C’est la raison pour laquelle il implante à Gouzon, dans la Creuse, sa société de sécurité ACSIS. Il a le goût de la compétition et souhaite offrir à ses clients le même niveau de compétences qu’une grande entreprise. Pour cela, il doit faire croître son entreprise en embauchant de la main-d’oeuvre. Devenir employeur est un cap dans la vie d’un entrepreneur. Clément nous raconte son parcours.

E.P : Avez-vous toujours travaillé seul jusque-là ?

C.A : Oui mais en étant en contact avec d’autres indépendants comme moi. Je les appelle sur certains chantiers. J’ai tout un réseau de confrères sur qui je peux compter et, pour l’administratif, je prends appui sur un soutien familial.

E.P : Devenir employeur, était-ce une évidence pour vous ?

C.A : Pas du tout ! J’ai créé ACSIS, une entreprise de maintenance incendie et de vidéo alarme, en 2015. J’avais 34 ans et avais été salarié plusieurs années dans ce secteur. ACSIS s’est bien développée sur le secteur de
la Creuse et de l’Allier. J’arrivais à un cap. Depuis 2019, j’évoquais ce projet avec ma comptable. J’avais son feu vert car la rentabilité de l’entreprise me permettait d’embaucher. Mais je me posais aussi plein de questions : « Comment gérer du personnel ? Comment être un bon patron tout en tenant sa place ? Comment trouver la bonne personne ? » J’ai eu besoin de temps pour franchir le pas.

E.P : Alors, quel a été l’élément déclencheur ?

C.A : Chez ACSIS, je mets un point d’honneur à être réactif : les devis sont établis dans les quinze jours qui suivent la visite. Et le chantier débute dans les trois semaines après une réponse favorable. Aujourd’hui, j’ai une telle quantité de travail que c’est difficile de garder ce principe en restant seul. Je voulais continuer à répondre favorablement aux différentes demandes des clients tout en maintenant mon niveau de réactivité. Etre seul, ça fait plafonner l’entreprise. J’allais sur ce qui rapporte le plus à court terme mais je délaissais le fonds de commerce comme la maintenance incendie qui est mon socle, ce qui apporte la stabilité à l’entreprise. A continuer comme cela, je risquais de perdre des clients. Et à titre privé, je souhaitais me dégager du temps, rentrer à 18h à la maison. J’ai eu quelques alertes de santé dernièrement et je dois veiller sur mon capital santé.

E.P : Comment avez-vous procédé pour cette première embauche ?

C.A : J’ai eu plusieurs discussions avec ma comptable à ce sujet. J’ai beaucoup réfléchi et j’ai même participé à une formation « Bien vivre son travail », de décembre 2019 à mars 2020. Cela m’a permis d’échanger avec d’autres dirigeants et de préciser mon projet. J’ai ensuite appelé un lycée et une école de maintenance, en Creuse. Deux stagiaires sont venus tour à tour, l’un en BTS Fluides Energies Domotique, l’autre en BAC Pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés. C’était déjà une étape car c’était la première fois qu’une personne étrangère entrait dans l’entreprise. Cela a été compliqué avec le stagiaire bachelier. En revanche, l’étudiant en BTS était curieux de tout et prenait des initiatives mesurées. Ce jeune a échoué de peu au BTS, mais il a choisi la voie de l’apprentissage pour recommencer une deuxième année et être diplômé. Il m’a rappelé pour l’apprentissage et j’ai eu envie de poursuivre l’aventure avec lui.

E.P : Avez-vous rencontré des difficultés avec cette embauche ?

C.A : L’administratif… ça a été un casse-tête chinois ! J’ai eu du mal à trouver un appui au sein du lycée pour soutenir ce projet. J’ai dû me battre pour finaliser le contrat. Mais aujourd’hui, les choses sont calées et il a rejoint l’entreprise à l’automne 2021, après une première session scolaire.

E.P : Comment vous sentez-vous aujourd’hui en tant qu’employeur ?

C.A : En fait, passer par l’apprentissage m’a rassuré. L’aide de 8 000 euros a aussi été un réel coup de pouce. L’engagement me paraissait accessible car le contrat est de sept mois. Je vais voir comment cela me permettra de développer l’entreprise. Mon objectif est de pérenniser cet emploi. Je me vois bien, à terme, avec une équipe de deux ou trois salariés. Je me pose encore des questions sur le management de mon jeune apprenti, par exemple : comment concilier bienveillance et juste distance ? Je compte bien m’appuyer sur l’expérience d’autres confrères. Ce n’est pas simple de devenir employeur, mais ça fait avancer !

A noter

L’engagement progressif : le gérant devient employeur pas à pas. Il prend confiance avec la présence de stagiaires, d’apprentis. Ce sont des étapes importantes pour se familiariser à la gestion d’un salarié.
Il prend conseil auprès de sa comptable et d’un réseau professionnel. Il participe à une formation pour apprendre d’autres dirigeants, clarifier sa stratégie, comprendre ses motivations et les enjeux de l’embauche.
• Il n’hésite pas à évoquer ses interrogations, ses craintes, à se poser des questions. Comme pour toute nouvelle orientation stratégique, le temps de la réflexion est essentiel avant de passer le cap de l’embauche !

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